Deuil de la Raison-Roi
Sortir de l’impasse mentale est une condition indispensable pour évoluer vers plus de conscience. Dans notre société, l’intelligence mentale est vu comme l’aboutissement de l’évolution, comme signe de notre supériorité. Pourtant, l’intelligence mentale, sans empathie, donne naissance à la bombe nucléaire.
L’intelligence mentale est un outil neutre, qui est soit au service de notre polarité négative (de notre souffrance, nos peurs, nos blessures émotionnelles, notre pulsion sexuelle, notre avidité insatiable…), soit au contraire de notre polarité positive (l’amour, la générosité, la sobriété, le respect – du côté de la vie, de la nature, tout simplement…).
Le tout-mental déconnecte
Dans une journée, parait-il, nous avons en moyenne 60 000 pensées par jour. Nous avons comme croyance que nous existons par nos pensées, le fameux « Je pense, donc je suis. » de Descartes, or, sur un tapis de méditation, on s’aperçoit rapidement que « Je suis, d’abord, je ressens et je pense. » L’être existe, au delà de la pensée.
Ce règne du mental et de la pensée a eut pour effet de nous déconnecter de notre propre nature, c’est-à-dire de la nature. A force de penser et d’analyser, nous perdons en sensibilité ; alors, nous errons en cherchant la technologie salvatrice, qui comblera notre manque d’amour.
Seul un retour à la connexion avec notre âme, nous alimentera en amour.
Le degré d’utilisation des technologies dans nos sociétés illustre le degré de déconnexion de notre propre nature.
On ne connaît l’océan,
qu’en s’y baignant
Avec l’intelligence mentale, nous ne pouvons comprendre que la moitié de l’Univers, car il nous manquera toute la partie de ressenti. Penser ne suffit pas, nous avons besoin de vivre avec nos sens pour ressentir la vie, et la connaître.
Il existe, en effet, deux voies d’accès à la connaissance.
- La voie indirecte – du mental, de l’analyse.
- La voie directe – du ressenti, de l’intuition.
Comme un vélo a besoin de deux pédales pour avancer, le mental et le ressenti, alternativement, nous permettent de comprendre ce monde. Nous avons besoin des deux.
On pourrait me donner l’équation de l’océan, me décrire ses effets précisément… je ne le connaîtrai toujours pas. C’est par l’expérience, en plongeant dans l’océan avec tous mes sens, que j’en fait sa connaissance.
La recherche de preuve
La dimension énergétique est plus subtile que la matière, voilà pourquoi, la spiritualité n’est pas Hollywood. Souvent, on attend des expériences incroyables quand on se lance sur le chemin spirituel, mais en vérité, c’est bien souvent des petites choses, des signes, des ressentis plus ou moins grands qui nous feront office de preuves. Ces ressentis grandiront à mesure que nous leur faisons confiance.
Nous pouvons dans un premier temps, demander des preuves à nos guides spirituels de leur existence. Mais pour voir ces preuves, il nous faudra faire confiance dans notre ressenti subjectif. Sortir de l’impasse mentale, c’est comprendre que l’ego-mental veut toujours plus de preuves, et doute de tout ce que nous ressentons… C’est seulement, en mettant notre ressenti intérieur au même niveau de confiance, que nous le calmerons.
Le mental pose les questions, le ressenti apporte des réponses.