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Le chemin de la rédemption

Si l’ignorance mène au chemin des ténèbres, la rédemption ouvre un chemin de lumière au-delà de la condamnation. Il est possible en une seule vie, de passer des ténèbres à la lumière, de la haine à l’amour, de la guerre à la paix. Jésus-Christ, ainsi que d’autres saints ont incarnés des modèles de pureté pour tracer des voies pour le commun des mortels afin accéder à des dimensions intérieures supérieures.

La Rédemption (du latin Redemptio qui veut dire « rachat »). Dans le judaïsme, la rédemption vient du concept du « rachat » de personnes qui avaient perdu leur liberté – prisonniers, esclaves, personnes endettées. Le besoin de rédemption né dans le non-respect des Lois de la Vie, du non-respect de Mère-Nature, de nos frères-et-sœurs-humains et de Père-Ciel. Nous nous endettons de karma négatif (par nos actions désalignées), et pour nous en libérer, nous devons nous racheter par un karma positif, et par le service à la Vie : sagesse, amour, joie, communion… Le Divin, notre Créateur, rétablit l’homme dans sa liberté, car ce qu’il souhaite, c’est recevoir de l’homme un hommage d’amour librement consenti.

Et dans le Bouddhisme tibétain, le chemin de la rédemption est magnifiquement raconté par l’histoire de Milarépa. Un homme qui est passé par le sombre, par la fureur de la vengeance avant de se repentir, de se purifier en se rachetant petit à petit grâce au maître Marpa, puis d’enseigner par la suite la sagesse acquise trente ans durant.

L’histoire de Milarépa

« Milarépa, vêtu de coton blanc, il chante, la main placée derrière l’oreille à la façon des bardes de l’école Kagyüdpa »

De l’injustice né la vengeance, et son bagage de karma négatif

Alors que Milarépa n’avait que sept ans, son père serait mort de maladie et les propriétés de la famille confiées à un oncle et une tante, à charge pour eux de les restituer au jeune homme à sa majorité. Mais ceux-ci se les seraient appropriées, réduisant Milarépa, sa mère et sa sœur à l’état de domestiques, et auraient maltraité ces derniers. Sa mère, malgré sa pauvreté, aurait organisé une réception où elle aurait demandé publiquement la restitution de leurs biens, mais aurait fini humiliée par l’oncle et la tante. Elle aurait alors décidé de chercher vengeance en envoyant son fils à Yarloung, pour apprendre la magie noire auprès d’un sorcier bön expert, jurant à l’adolescent Milarépa que s’il ne réussissait pas à devenir un puissant sorcier, elle se suiciderait sous ses yeux.

Après plus d’une année d’apprentissage, Milarépa, lors de la fête de mariage du fils ainé de l’oncle, aurait provoqué l’effondrement de leur maison par la pratique de la magie noire, causant ainsi la mort de 35 personnes – seuls l’oncle et la tante auraient été épargnés –, et déclenchant un orage de grêle qui aurait détruit le village et les champs d’orge de ses ennemis, à l’exception de la maison et du petit champ de sa mère. Il aurait finalement dû s’enfuir loin du village pour échapper à la vindicte des habitants, sans plus pouvoir revoir sa mère de son vivant.

Les remords et les épreuves de purification

Milarépa aurait éprouvé des remords d’avoir causé tant de malheur et de destruction. Ne mangeant plus, ne dormant plus et n’ayant plus de goût à la vie ordinaire, il aurait alors recherché un maître bouddhiste capable de l’aider à transformer le karma négatif qu’il avait accumulé.

Milarépa s’adressa au maître Marpa, qui connaissant les méfaits passés de ce dernier et selon une méthode d’enseignement traditionnelle, il aurait d’abord testé la volonté de son élève et cherché à le purifier de ses crimes passés. Ainsi, il aurait imposé à Milarépa des épreuves considérables afin de le préparer à recevoir les instructions et enseignements ultérieurs. Le test le plus connu aurait consisté à lui demander de construire seul différentes tours en pierre, de formes variées (ronde, carrée, triangulaire…) et lui reprocher à chaque fois un défaut dans la construction, ordonner de détruire l’ouvrage et de remettre les pierres à leur place d’origine, pour recommencer ensuite. Pendant cet ouvrage, Marpa aurait continué à enseigner à ses élèves, excluant Milarépa.

Milarépa aurait alors décidé d’en finir avec sa vie de misérable et aurait songé au suicide. Marpa l’aurait arrêté au dernier moment : il aurait considéré que Milarépa avait purgé toutes ses fautes et était désormais apte à recevoir son enseignement.

La retraite, et l’enseignement de sa sagesse durement acquise

Après quelques années auprès de Marpa, alors que ce dernier et sa femme seraient devenus comme des parents, il aurait par la suite pratiqué la méditation pendant de nombreuses années dans le plus grand isolement dans des grottes de haute montagne jusqu’à maîtriser les transmissions qu’il avait reçues. Il y aurait vécu ainsi dans le dénuement le plus total, ne portant qu’un léger vêtement de coton (d’où son nom de Milarépa, Mila le « répa » ou Mila le yogi vêtu de coton) et ne se nourrissait que d’orties de l’Himalaya, à tel point – nous dit la tradition – que son corps aurait pris une teinte verte ainsi qu’on le voit sur de nombreuses peintures. Il aurait ensuite suivi les conseils de son maître et sa méditation atteignit un stade d’accomplissement complet.

C’est à la suite des pouvoirs et acquis spirituels de sa méditation prolongée qu’il aurait commencé à enseigner avant de devenir populaire grâce aux chants poétiques, Les Cent Mille Chants de Milarépa dont il est dit qu’ils contiennent l’essence de son enseignement.


« Blessé dans son enfance, alors qu’il partait pour être heureux, Milarépa s’est mis à cultiver la vengeance et la haine, jusqu’à se rendre compte qu’il ne pouvait pas continuer sur ce chemin. Les gens qui naissent et meurent en héros de la sainteté sont admirables mais leur histoire ne me parle pas – je ne suis ni un saint ni un héros. Milarepa, lui, incarne le principe de transformation radicale d’un être. Son histoire montre aussi la disproportion entre l’extrême rapidité avec laquelle on fait le mal, et le temps nécessaire pour arriver à la bonté, à l’excellence. »

Eric-Emmanuel Schmitt

Ainsi, à tout être humain est ouvert le chemin de la rédemption. Il commence par reconnaître ses fautes et ses faiblesses, et à une suite de purification et de mise au service des forces supérieures.


– Oracle de la Voie du Milieu « Carte 19 – Transmutation »
– Article sur « le Karma »
– Source, Wikipédia « Milarépa »

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