En remerciant pour ce que nous avons, nous sortons de l’insatisfaction permanente de l’ego et entrons dans la plénitude du cœur. Cultiver la gratitude est la clé du paradis intérieur.
Le manque de gratitude entraîne l’insatisfaction, et une vision biaisée de la réalité. C’est là le premier choix que nous faisons, et c’est un choix de perception. Considérons ce que nous avons – comme acquis ou comme un cadeau de la vie ?
Ensuite, l’orientation de la perception entraîne une différence de pensées, puis une différence de sentiments, et en bout de chaîne, une action différente.
Ainsi, regarder ce que nous n’avons pas, déchaîne l’insatisfaction de l’ego. Alors nous avons des pensées négatives, accroissant un sentiment de manque, et enclenchant une course sans fin pour le combler.
Gratitude à l’interdépendance de l’Unité
En participant à des retraites bouddhistes, j’avais appris à exprimer ma gratitude intérieurement pour toute la chaîne logistique d’interdépendance qui me permet de manger mon repas.
Et en retraçant mentalement cette chaîne de production, on ne peut qu’être émerveillé par le nombre d’intervenants, autant du point de vue de la nature, que de l’humain.
« Les fraises sont trop délicates pour être récoltées à la machine. […] Chaque tranche de pain couverte de confiture représente quelqu’un à genoux, avec son mal de dos ou à la hanche, quelqu’un avec un mouchoir autour du poignet pour essuyer sa sueur. »
Alison Luterman
Il ne s’agit pas de remercier par culpabilité, par convention sociale, ou par calcul, mais avec la profondeur de notre âme. Une gratitude sans conditions produit une joie à l’intérieur de nous, un peu comme si nous recevons un cadeau inattendu.
Nourrir la gratitude à ce que j’ai
Premièrement, le principal adversaire à la gratitude, vient de l’ego-mental, et de son activité favorite : le jugement par la comparaison. Si nous jugeons ce que nous avons par rapport à une abondance passé, alors nous souffrons. Si nous regardons ce que nous avons par rapport à un idéal futur, alors nous souffrons. Si nous comparons notre vie, à quelqu’un qui est dans l’abondance, alors nous souffrons. Ainsi, j’ai appris que la comparaison, c’est bien pour choisir les melons, pas plus.
En 2019, j’avais l’impression d’avoir tout perdu, je n’avais pas de travail, plus de projets, ni de copine, ni d’appartement, tout en étant chez mes parents, à 27 ans. Ce constat et ce focus sur ce que je n’avais pas, nourrissait en moi, un désespoir, et une ingratitude envers la vie. Et Nahid m’a envoyé ce message, tiré du livre « Le Message de Jésus », me semble-il :
« Offre-moi un sacrifice de reconnaissance.
Ne considère rien de normal, pas même un lever de soleil.
Marche dans la lumière avec moi, en t’exerçant à dire merci. »
Nous avons le choix de mettre le focus sur ce que nous n’avons pas, ou sur ce que nous avons.
Accepter juste ce que nous avons, ne signifie pas que nous allons rester éternellement dans cette situation.
Sortir de l’illusion des acquis éternels
De même, l’autre adversaire à la gratitude est l’habitude de prendre rapidement ce que nous avons, pour acquis éternel. En effet, il suffit de s’entailler un doigt en cuisinant, pour comprendre à quel point une main en bonne santé est vital. À quelque part, le manque vient nous enseigner à cultiver davantage la gratitude pour ce que nous avons.
Une autre illusion est de penser que nous avons « tout » perdu, et que nous n’avons plus « rien ». Mais « tout » et « rien » sont des notions relatives et personnelles. On peut aussi considérer qu’à partir du moment que nous sommes en vie, nous avons « tout ».
Cultiver la gratitude permet de sortir du désespoir des attentes envers la vie, car nous nous savons déjà dans l’abondance.
L’ultime étape de l’Amour
La gratitude pour nos épreuves de vie, à ceux qui nous ont blessé, est l’ultime étape de l’amour inconditionnel.
« Remerciez vos ennemis, ils sont vos plus grands maîtres. Ils vous apprennent à faire face à la souffrance et à développer la patience, la tolérance, la compassion, sans rien attendre en retour. »
Dalaï Lama
Au final, il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des partenaires d’évolution.