Ego-à-réaction
Nous nous pensons libre d’être nous-mêmes, pourtant dans bien des circonstances, nous agissons seulement en réaction de notre blessure émotionnelle. Nos décisions sont influencées par les peurs et croyances reliées à notre blessure. Lorsque c’est notre masque qui nous fait agir, nous ne sommes pas nous-même. Au moment où nous portons le masque, nous en sommes inconscients.
Au lieu de faire nos choix selon les besoins de notre Être, nous laissons notre ego-de-survie diriger… Et finalement, éviter la souffrance nous fait souffrir…
Aussi, une personne en réaction n’est pas centrée dans son cœur et ne peut pas être bien ou heureuse. Voilà pourquoi il est si utile d’être conscient des moments où nous ne sommes pas nous-même ou en réaction.
Nos blessures sont nos masques
« Peu après notre naissance, nous nous apercevons qu’être nous-mêmes, dérange le monde des adultes ou celui de nos proches. Nous en déduisons qu’être naturel n’est pas bien, n’est pas correct. »
Lise Bourbeau
Lise Bourbeau a fait un travail formidable pour identifier ces cinq blessures qui se forment pendant l’enfant, mais qui sont issues de nos mémoires antérieures.
BLESSURE | PEUR | MASQUE | ANTIDOTE |
Rejet | Panique | Fuyant | Affronter |
Abandon | Solitude | Dépendant | Autonomie |
Trahison | Reniement | Contrôlant | Lâcher-prise |
Injustice | Froideur | Rigide | Flexibilité |
Humiliation | Liberté | Masochiste | Estime de soi |
Ces blessures ont leur propre instinct de survie, et notre ego-de-survie ne veut pas qu’on les découvre et qu’on prennent conscience des croyances liées, puisque c’est avec ces croyances que nous nourrissons ces blessures et qu’elles survivent.
Blessure émotionnelle du Rejet – le Fuyant
La blessure du rejet est vécue avec le parent du même sexe.
Le rejet est une blessure très profonde, car celui qui en souffre se sent rejeté dans son être et surtout dans son droit d’exister.
Face à la douleur du rejet et à la peur de revivre cette douleur, le masque adopté est celui du « Fuyant ».
Le Fuyant préfère ne pas s’attacher aux choses matérielles, car elles l’empêcheraient de fuir à son goût, il les considère comme superflues. Il se demande ce qu’il fait sur cette planète et il a de la difficulté à croire qu’il pourrait être heureux ici. Tout ce qui est relié à l’esprit l’attire davantage ainsi que le monde intellectuel.
Le Fuyant se croit nul, sans valeur. C’est pour cette raison qu’il va essayer par tous les moyens d’être parfait pour se valoriser à ses yeux et à ceux des autres.
Le Fuyant recherche la solitude, car s’il recevait beaucoup d’attention, il aurait peur de ne pas savoir quoi faire. C’est comme si son existence était de trop. En famille et dans n’importe qu’elle groupe, il s’efface.
Plus le Fuyant se rejette lui-même, plus il a peur de se faire rejeter. Il se dévalorise sans cesse.
Quand il est choisi, il ne le croit pas et se rejette lui-même pour finir parfois par saboter une situation.
Blessure émotionnelle de l’Abandon – le Dépendant
Le Dépendant est une personne qui dramatise beaucoup : le moindre petit incident prend des proportions gigantesques. Si, par exemple, son conjoint n’appelle pas pour prévenir qu’il sera en retard, elle pense au pire et ne comprend pas pourquoi il la fait tant souffrir en ne l’informant pas.
La forme d’aide dont le Dépendant à le plus grandement besoin est le soutien des autres.
Le Dépendant peut passer pour paresseux, car il n’aime pas faire des activités ou du travail physique seul ; il a besoin de la présence de quelqu’un d’autre pour le supporter. Lorsqu’il fait quelqu’un chose pour une personne, ce sera avec l’attente d’un retour d’affection.
La personne Dépendante qui est dans sa partie victime a tendance à avoir, surtout chez la femme, une petite voix d’enfant et à poser beaucoup de questions.
Le Dépendant a l’habitude de s’accrocher physiquement à la personne aimée.
La mère dépendante, étant fusionnelle, dépend beaucoup de l’amour de son enfant et fait tout pour qu’il sente qu’elle pense beaucoup à lui.
Blessure émotionnelle de la Trahison – le Contrôlant
Cette blessure est vécue avec le parent du sexe opposé.
Ce masque est celui du Contrôlant, pour veiller à bien respecter ses engagements, être fidèle et responsable ou pour s’assurer que les autres gardent bien leurs engagements.
Les personnes Contrôlantes prennent leur place et sont très physiques. Les dépendants comme les contrôlant aiment attirer l’attention, il y a souvent un regardez-moi qui émane d’elles.
La force est une caractéristique commune à toutes les personnes qui ont une blessure de trahison. Elles vivent tout acte de lâcheté, comme manque de courage, et donc de trahison.
Parmi les cinq blessures, le Contrôlant est celui qui a le plus d’attentes envers les autres parce qu’il aime tout prévoir et ainsi tout contrôler. Les attentes du contrôlant envers les autres ont pour but de vérifier s’ils font bien ce qu’ils doivent faire ou s’il peut leur faire confiance.
Le Contrôlant a une forte personnalité. Il affirme ce qu’il croit avec force et s’attend à ce que les autres adhèrent à ses croyances. Il affirme son point de vue de façon catégorique et il veut à tout prix convaincre les autres.
Il a peu de patience avec les gens plus lents. Il doit faire des efforts pour lâcher prise avec eux.
Quand ça ne va pas selon ses attentes, il devient facilement agressif bien qu’il ne se voie pas comme une personne agressive. Il s’imagine plutôt comme quelqu’un qui s’affirme, qui est fort et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Le Contrôlant est porté à « futuriser », c’est à dire à essayer de tout prévoir pour l’avenir. Les inconvénients majeurs de cette attitude sont qu’il veut que tout se passe comme il l’a prévu et il est rempli d’attentes face à l’avenir.
Il a de la difficulté à déléguer une tâche tout en faisant confiance à l’autre. Il n’a pas de temps à perdre.
Voilà pourquoi le Contrôlant doit être rapide : il fait presque tout lui-même ; sinon, il est occupé à surveiller ceux qui l’aident.
Le Contrôlant éprouve de la résistance pour se confier à qui que ce soit, car il craint que ses confidences soient utilisées contre lui un jour.
Blessure émotionnelle de l’Injustice – le Rigide
La blessure de l’injustice est vécue surtout avec le parent du même sexe.
Le Rigide souffre de la froideur de ce parent, c’est-à-dire de son incapacité de sentir et s’exprimer.
Il souffre de son autoritarisme, de ses fréquentes critiques, de sa sévérité, de son intolérance ou de son conformisme.
La réaction face à l’injustice consiste à se couper de ce qui est ressenti, croyant ainsi s’épargner. Le masque est celui de la Rigidité.
Le Rigide cherche la justice et la justesse à tout prix.
S’il reçoit beaucoup sans avoir trop travaillé, il ne croit pas le mériter et s’arrange pour perdre ce qu’il a reçu. Ceux qui sont extrêmement rigides s’organisent même pour ne rien recevoir, car, selon eux, ils doivent être extraordinaires pour mériter une récompense.
Les personnes rigides sont très exigeantes avec elles-mêmes dans la plupart des domaines de leur vie.
Comme il y a toujours quelque chose à faire dans le quotidien, cela signifie que le Rigide se permet rarement de se détendre sans se sentir coupable. Il se justifie lorsqu’il se repose où qu’il s’amuse. Le Rigide se sent coupable pendant que quelqu’un d’autre travaille. Il trouve cela injuste.
Le Rigide aime que ceux qui l’entourent soient au courant de tout ce qu’il a fait et de tout ce qu’il a à faire. Ce dernier veut montrer qu’il mérite une récompense. Il n’aime pas se faire dire qu’il chanceux, car, pour lui, être chanceux n’est pas juste. Il veut mériter tout ce qui lui arrive.
Le Rigide est aussi le genre de personne à avoir de la difficulté à se laisser aimer et à démontrer son amour. Il passe donc pour une personne froide et non affectueuse.
Blessure émotionnelle de l’Humiliation – le Masochiste
La blessure d’humiliation est plus souvent vécue avec la mère. Elle est cependant vécue avec le père quand il exerce et joue le rôle de mère en montrant à l’enfant comment être propre.
L’enfant qui vit de l’humiliation se créera le masque de Masochiste. Satisfaction et même plaisir à souffrir. Elle recherche la douleur et l’humiliation la plupart du temps de façon inconsciente.
Comme le masochiste veut se montrer solide et ne plus être contrôlé, il devient très performant et en prend beaucoup sur son dos. Le masochiste a le don de se placer dans des situations où il doit prendre soin de quelqu’un d’autre.
Le masochiste ne réalise pas qu’en accomplissant tout pour les autres, il les abaisse et il les humilie en leur faisant sentir que, sans lui, ils ne peuvent y arriver seuls.
Le masochiste est généralement hypersensible et la moindre petite chose l’atteint. Par conséquent, il fait tout pour ne pas blesser les autres. Dès que quelqu’un, surtout ceux qu’il aime, se sent malheureux, il se croit responsable. La personne souffrant d’humiliation est souvent portée à se blâmer pour tout et même à prendre le blâme pour les autres.
Il a tellement de difficulté à se faire plaisir que lorsqu’il s’amuse dans une activité ou avec quelqu’un, il s’accuse la plupart du temps de trop en profiter.
Le sens du devoir est très important pour les personnes masochistes.
Pour en savoir plus, je recommande les livres de Lise Bourbeau :
– Lise Bourbeau – Les Cinq Blessures qui empêchent d’être soi-même.
– Lise Bourbeau – La Puissance de l’Acceptation