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Art de vivre Chemin-qui-a-du cœur

Le tempérament du guerrier, selon Carlos Castaneda

Carlos Castaneda était un anthropologue américain, qui dans les années 50, en voulant étudier les plantes psychotropes des sorciers toltèques du Mexique, a rencontré un sorcier du nom de « Don Juan Matus ».

Ce dernier l’a formé pendant plusieurs années à adopter un « tempérament de guerrier » afin d’être un « homme de connaissance », vivant en parfaite symbiose avec les forces de l’univers.

Carlos Castaneda a écrit douze livres autobiographiques, décrivant son initiation. Ses livres ont ensuite été vendus en millions d’exemplaires et dans le monde entier. Voici quelques extraits que j’aime particulièrement de l’enseignement de Don Juan Matus.

Le Chemin-qui-a-du-cœur

« C’est le choix consistant du chemin-qui-a-du-cœur qui fait qu’un guerrier diffère d’un homme moyen. […] Un guerrier est conscient de cela, et il s’efforce de mettre fin à son bavardage intérieur. »

« La vie d’un guerrier ne peut pas être froide, solitaire et dénuée de sentiments, dit-il, parce qu’elle est fondée sur l’affection, la dévotion, le dévouement pour ceux qu’il aime. »

« On ne peut se libérer de sa tristesse que si on aime cette terre d’une passion inébranlable, dit don Juan. Un guerrier est toujours heureux parce que son amour est inaltérable et que sa bien-aimée, la terre, l’embrasse et lui octroie des cadeaux inestimables. La tristesse n’appartient qu’à ceux qui détestent ce qui les abrite. »

Décider et assumer ses choix

« Un homme détaché n’a qu’une seule chose sur laquelle il puisse s’appuyer : le pouvoir de ses décisions. Il doit être, pour ainsi dire le maître de ses choix. Il doit clairement comprendre que son choix dépend de lui seul et qu’une fois fait il n’y a plus de temps pour des regrets ou des lamentations. Ses décisions sont irrévocables simplement parce que la mort ne lui laisse pas le temps de se cramponner à quoi que ce soit. »

« Avant de prendre une décision pense et inquiète-toi, mais une fois qu’elle est prise, libère-toi des pensées et des inquiétudes. Voilà une attitude de guerrier. »

« – Si les choses deviennent confuses, un guerrier pense à sa mort.
– Et pourquoi devrions-nous y penser ?
– Très simplement parce que l’idée de la mort est ma seule chose qui apaise notre esprit. »

Agir avec confiance

« Transfère ta confiance en toi, et non en moi. […]
Pour devenir homme de connaissance on doit être un guerrier et non un gamin pleurnicheur. »

Il déclara que je retombais dans ma routine habituelle, j’essayais de parler au lieu d’agir.

« Don Juan déclara qu’il allait s’interdire de me fournir de nouvelles explications sur quoi que ce soit, parce qu’un homme peut devenir un guerrier uniquement en agissant. »

« Sa vie est un défi perpétuel, et les défis ne peuvent pas être vraiment bons ou mauvais. Les défis sont tous simplement des défis. »

« La différence fondamentale entre un homme ordinaire et un guerrier, c’est que le guerrier prend tout comme un défi, tandis que l’homme ordinaire prend les choses, soit comme une bénédiction, soit comme une malédiction. »

Tenir-bon et lâcher-prise

« Au contraire, un guerrier est un chasseur. Il calcule tout. Ça, c’est le contrôle. Mais une fois calculé, il agit. Il se laisse aller. Ça, c’est l’abandon. »

« Cependant un guerrier agit comme s’il avait un plan parce qu’il fait confiance à son pouvoir personnel. Par expérience il sait que celui-ci le poussera à agir de la façon la plus appropriée. »

La peur

« L’épreuve de la peur et son évaluation précise constituait une autre obligation dans la vie du guerrier. L’idéal était de poursuivre son action malgré cette peur. Don Juan affirmait que la peur ne pouvait être vaincue qu’à condition d’y faire d’abord face. »

« Seul un guerrier peut survivre au chemin de la connaissance. L’art du guerrier consiste à équilibrer la terreur d’être un homme avec la merveille d’être un homme. »

« Une des actions du guerrier consiste à ne jamais se laisser impressionner par quoi que ce soit. C’est ainsi qu’un guerrier, même s’il voit le démon en personne, ne laissera rien transparaître devant quiconque. Le guerrier doit avoir une maîtrise de soi impeccable. »

Vouloir et l’insatisfaction

« Ce qui nous rend malheureux est le fait de vouloir. Cependant si nous pouvions réduire nos besoins à rien, la plus petite des choses que nous aurions serait un cadeau véritable. »

Se libérer de la victimisation

« Peu importe à quel point tu t’attristes sur ton sort, il faut que tu changes cela, déclara-t-il doucement. Ça ne va pas avec la vie d’un guerrier. […] Ce qu’il y a de plus difficile au monde c’est d’assumer le tempérament d’un guerrier. Rien ne sert d’être triste, de se plaindre, et de se sentir parfaitement justifié, même de croire que quelqu’un nous fait toujours quelque chose. Personne ne fait rien à personne, encore moins à un guerrier. […] Tu es là, avec moi, parce que tu veux être là. Maintenant tu devrais en assumer la pleine responsabilité. Et l’idée que tu es une feuille à la merci du vent serait alors inadmissible. Le tempérament d’un guerrier exige le contrôle de soi en même temps qu’un complet abandon de soi. »

« Un guerrier ne peut éviter la souffrance ni le chagrin, bien qu’il se garde de s’abandonner à ses penchants. »

« – Vous présentez les choses comme si je me créais délibérément des problèmes, dis-je.
– Mais oui, nous nous créons tous délibérément des problèmes ! dit-il. Nous sommes tous conscient de nos actes. Notre raison mesquine se transforme délibérément dans le monstre qu’elle s’imagine être. »

Routine & Volonté

« Ce qui devrait te donner des frissons dans le dos c’est de n’avoir pas d’autre perspective que de faire toute ta vie ce que tu as toujours fait. Pense à l’homme qui année après année plante du maïs jusqu’à ce que, trop vieux et trop fatigué pour se lever, il reste écroulé comme un vieux chien. Sa pensée et ses sentiments, c’est-à-dire le meilleur de lui-même, errent sans but parmi la seule chose qu’il ait jamais connue : planter du maïs. Selon moi, c’est le gaspillage le plus effrayant qu’il puisse y avoir. […] Nous sommes des hommes, et notre lot c’est d’apprendre et d’être projetés dans d’inconcevables nouveaux mondes. »

Maîtrise du mental & ouverture des perceptions

« Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est, infinie » William Blake

« L’accès au monde des sorciers s’ouvrait lorsque le guerrier avait appris à arrêter son dialogue intérieur. »

« Le dialogue intérieur est le point capital de la sorcellerie : c’est la clé de tout. Lorsqu’un guerrier apprend à l’interrompre, toute devient possible ; les combinaisons les plus farfelues deviennent accessibles. »

Humilité

« Un guerrier accepte son sort, quel qu’il soit, et le fait avec humilité profonde. Il accepte humblement ce qu’il est, non pas avec résignation mais comme un défi du vivant. […] L’humilité du guerrier n’est pas l’humilité du mendiant. Le guerrier ne baisse la tête devant personne, mais en même temps il ne permet pas que les autres baissent la tête devant lui. »

« Croire que l’on est important alourdit, rend maladroit en vain. Pour devenir un homme de connaissance il faut absolument être léger et fluide. »

« L’homme moyen cherche la certitude dans les yeux d’un spectateur et nomme cela confiance en soi. Le guerrier cherche à être impeccable à ses propres yeux et appelle cela humilité. L’homme moyen est suspendu à son semblable, tandis que le guerrier n’est suspendu qu’à lui-même. »

Harmonie

« Ça ne sert à rien de se mettre en colère et de se sentir déçu de soi. Ça ne prouve qu’une chose : que ton tonal est engagé dans un combat interne ; livrer un combat à l’intérieur de son propre tonal est une des épreuves les plus saugrenues que je puisse imaginer. La vie d’un guerrier est destinée à mettre fin à ce combat. Maintenant, il n’y a plus comme avant, de luttes à l’intérieur de toi-même, parce que le comportement du guerrier est harmonie ; en premier lieu, il y a harmonie entre les actions et les décisions ; en deuxième instance, entre le tonal et le nagual. »

Être entier

« Ce qui importe pour un guerrier, c’est de parvenir à la totalité de soi-même. »


Extraits issus des quatre premiers livres de Carlos Castaneda :

– Carlos Castaneda – L’herbe du Diable et la petite fumée
– Voir
– Voyage à Ixtlan
– Carlos Castaneda – Histoires de Pouvoir

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